Adaptation
Pour les systèmes humains, démarche d’ajustement au climat (actuel ou attendu) et à ses conséquences, de manière à en atténuer les effets préjudiciables et à en exploiter les effets bénéfiques.
Pour les systèmes naturels, démarche d’ajustement au climat actuel ainsi qu’à ses conséquences ; l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu et à ses conséquences.
On distingue :
- Adaptation incrémentale (incremental adaptation) : adaptation qui préserve l’essence et l’intégrité d’un système ou d’un processus à une échelle donnée.
- Adaptation transformationnelle (transformational adaptation) : adaptation qui modifie les attributs fondamentaux d’un système socio-écologique en prévision de l’évolution du climat et de ses impacts.
Adaptation autonome (autonomous adaptation)
Adaptation aux conditions climatiques et à leurs effets, qui ne découle ni d’une planification explicite ni d’une démarche adoptée consciemment en réponse au changement climatique. Appelée aussi adaptation spontanée.
Adaptation (à assise) communautaire (community-based adaptation)
Adaptation locale, à l’initiative d’une communauté. L’adaptation à assise communautaire est axée sur la promotion de la capacité d’adaptation de groupes de population auxquels on donne les moyens d’agir. Il s’agit d’une démarche selon laquelle on considère comme atouts le contexte, la culture, les connaissances, l’organisation et les préférences de communautés.
Aléa climatique (climate hazard)
Éventualité d’un phénomène climatique susceptible d’entraîner des pertes et dégâts (sur les êtres vivants, biens matériels, services, écosystèmes, ressources naturelles…).
Atténuation du changement climatique (climate change mitigation)
Intervention humaine visant à réduire les émissions ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre.
Co-bénéfices (co-benefits)
Effets positifs qu’une politique ou une mesure visant un objectif donné pourrait avoir sur d’autres objectifs, augmentant ainsi les avantages globaux pour la société ou l’environnement
Ecart en matière d’adaptation (adaptation gap)
La différence entre ce qui est réellement mis en œuvre et les objectifs fixés par la société en matière d’adaptation
Exposition (à un aléa) (exposure)
Présence de personnes, de moyens de subsistance, d’espèces ou d’écosystèmes, de fonctions, ressources ou services environnementaux, d’éléments d’infrastructure ou de biens économiques, sociaux ou culturels dans un lieu ou dans un cadre susceptible de subir des dommages.
Impacts
Conséquences (préjudiciables ou bénéfiques) de la réalisation des risques climatiques sur les systèmes naturels et humains. Il s’agit en général d’effets sur la vie, la santé et le bien-être des personnes, les moyens de subsistance, les écosystèmes et les espèces, les biens économiques, sociaux et culturels, les services (y compris les services écosystémiques) et les éléments d’infrastructure.
Impacts en cascade (cascading impacts)
On parle d’impacts en cascade quand un aléa climatique extrême génère une série d’événements secondaires dans les systèmes naturels et humains, entraînant des perturbations (physiques, naturelles, sociales ou économiques). D’après la définition donnée par le GIEC, les impacts en cascade impliquent des impacts secondaires nettement plus importants que l’impact initial.
Les impacts en cascade, complexes et multidimensionnels, viennent des interdépendances entre les systèmes naturels et socio-économiques, et sont souvent plus associés à l’ampleur des vulnérabilités des systèmes en question (ex : vulnérabilité d’infrastructures critiques) qu’à l’ampleur de l’aléa initial.
A noter que les interactions peuvent être à sens unique (on parle notamment d’effets domino ou de contagion) mais peuvent aussi impliquer des effets de rétroaction.
Justice climatique (climate justice)
Justice reliant le développement et les droits de l’homme de sorte que le changement climatique soit abordé dans une optique humaine qui préserve les droits des plus vulnérables et répartisse avec équité et impartialité les efforts et les avantages, ainsi que les impacts de l’évolution du climat.
Limite de l’adaptation (adaptation limit)
Point à partir duquel il devient impossible d’atteindre les objectifs fixés par un acteur (ou de satisfaire les besoins d’un système) par des mesures d’adaptation compte tenu de risques intolérables. Pour plus de précisions, voir la page : Comprendre les limites de l’adaptation.
On distingue :
- Limite dure de l’adaptation, dite aussi limite stricte (hard limit) : lorsqu’aucune mesure d’adaptation ne peut être appliquée pour éviter des risques intolérables.
- Limite souple de l’adaptation (soft limit) : lorsqu’il n’existe pas actuellement de mesures d’adaptation permettant d’éviter les risques intolérables.
Maladaptation
Mesures d’adaptation inadéquates pouvant conduire à une augmentation du risque de conséquences néfastes associées au climat, à une augmentation de la vulnérabilité aux changements climatiques ou à une dégradation des conditions de vie, à présent ou dans le futur. Pour plus de précisions, voir la page : Qu’est-ce que la maladaptation (et comment l’éviter) ?
Options d’adaptation (adaptation options)
L’ensemble des stratégies et des mesures disponibles et appropriées pour aborder l’adaptation.
Perception du risque (risk perception)
Jugement subjectif porté sur les caractéristiques et la gravité d’un risque.
Pertes et préjudices (losses and damages)
Question débattue au sein de la CCNUCC depuis la création en 2013 du mécanisme de Varsovie relatif aux pertes et préjudices, qui entend « remédier aux pertes et aux préjudices liés aux impacts des changements climatiques, notamment aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux phénomènes qui se manifestent lentement, dans les pays en développement particulièrement exposés aux effets néfastes de ces changements ». Plus généralement, ces deux termes renvoient aux dommages liés aux impacts (observés) et aux risques (projetés).
Point de bascule (tipping point)
Degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés.
Réponses liées à l’adaptation (adaptation-related responses)
Le GIEC utilise le terme de « réponses liées à l’adaptation » pour souligner le fait que toute réponse à l’adaptation ne réduit pas, en pratique, les risques climatiques. « Tandis que le terme « adaptation » implique une réduction des risques, nous utilisons le terme plus large de « réponses » pour refléter le fait que ces réponses peuvent réduire les risques mais dans certains cas les augmenter », écrivent les auteurs. (source)
Les réponses au changement climatique peuvent se heurter à des limites, ne pas atteindre leurs objectifs, impliquer des compromis entre leurs objectifs ou entre des parties prenantes, entraîner des conséquences imprévues pour d’autres groupes ou objectifs sociétaux, ou encore accroître d’autres types de risques (source).
Risques (risks)
Dans le domaine de l’évaluation des effets du changement climatique, les risques font référence aux éventuelles conséquences néfastes d’aléas d’origine climatique. Ils découlent des interactions entre aléa climatique, exposition à l’aléa, et vulnérabilité du système ou de l’acteur concerné.
Risques systémiques (systemic risks)
Risques résultant de connexions entre les risques (risques en réseau), pour lesquels une défaillance initiale localisée pourrait avoir des effets désastreux et causer, dans les cas les plus extrêmes, des dommages immenses. (source : United Nations Office for Disaster Risk Reduction)
Risques composés (compound risks)
Phénomène de conjugaison des risques climatiques, résultant d’interactions entre différents aléas, et susceptibles d’engendrer des impacts plus importants que s’ils se produisaient isolément. Ces aléas peuvent se produire simultanément ou successivement, et être ou non du même type (par exemple une succession de cyclone tropicaux ayant une trajectoire similaire ; ou des feux de forêts suite à une vague de chaleur).
Lorsqu’ils se produisent, les événements composés se caractérisent par des défaillances multiples qui peuvent amplifier le risque global et/ou provoquer des impacts en cascade (Helbing, 2013 ; Gallina et al. 2016). Ces interactions peuvent entraîner des perturbations importantes des systèmes naturels ou humains.
Solutions d’adaptation fondées sur la nature (nature-based solutions for climate adaptation)
Mesures visent à protéger, gérer de manière durable et restaurer les écosystèmes, tout en répondant à l’enjeu de l’adaptation au changement climatique.
Vulnérabilité (vulnerability)
Propension ou prédisposition à subir des dommages. Par exemple, deux citoyens peuvent avoir la même exposition à un même aléa climatique mais en être vulnérables de façon différente : le risque n’est alors pas le même pour chacun.