Les limites de l’adaptation sont les seuils à partir desquels les objectifs d’un acteur (ou les besoins d’un système) ne peuvent pas être garantis par des mesures d’adaptation climatique face à des risques intolérables.
Les risques intolérables sont ceux qui menacent fondamentalement une norme privée ou sociale – par exemple la sécurité publique, la continuité des traditions, une norme juridique ou un contrat social – malgré l’adoption de mesures d’adaptation (Dow et al. 2013). Ces risques menacent les objectifs sociaux fondamentaux liés à la santé, au bien-être, à la sécurité ou à la durabilité.
On peut aussi formuler plus simplement ainsi le concept de limites de l’adaptation : l’efficacité des efforts d’adaptation dépend des limites auxquelles les sociétés humaines et les écosystèmes naturels sont confrontés, face à des niveaux de risques climatiques croissants. A partir de certains stades de réchauffement climatique, il n’est plus possible de s’adapter à ses effets.
Limites souples, limites dures
Les limites de l’adaptation sont dites souples ou dures (soft limits, hard limits).
On parle de limites souples quand des options d’adaptation peuvent exister mais ne sont pas actuellement disponibles pour éviter des risques intolérables.
On parle de limites dures quand aucune action d’adaptation n’est possible pour éviter des risques intolérables.
Les facteurs clés qui déterminent si et quand les limites de l’adaptation sont atteintes sont le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les mesures de gestion de risques et les mesures d’adaptation.
A noter que l’adaptation dite transformationnelle (par opposition à l’adaptation incrémentale) peut permettre à un système de s’étendre au-delà de ses limites souples et d’empêcher que ces limites souples ne deviennent des limites strictes. Pour plus de précisions, voir le chapitre 16 du volet 2 du dernier rapport du GIEC.
Source : GIEC, AR6, WG2, Chapitre 1
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